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Une ONG israélienne, B’Tselem, dénonce un régime d’apartheid

L’organisation de défense des droits de l’homme israélienne accuse l’Etat d’entretenir un régime de suprématie juive entre le Jourdain et la Méditerranée.

Par  (Jérusalem, correspondant)

Publié le 12 janvier 2021 à 04h50, modifié le 12 janvier 2021 à 22h30

Temps de Lecture 4 min.

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Un membre des forces de sécurité israélien jette un olivier apporté dans le village d’Halhul, au nord d’Hébron, par des manifestants palestiniens qui revendiquent leurs terres confisquées, le 4 janvier.

Israël maintient un régime d’apartheid entre le Jourdain et la Méditerranée : c’est le constat, radioactif, que fait pour la première fois une organisation de défense des droits de l’homme juive israélienne de premier plan, B’Tselem. Dans un rapport publié mardi 12 janvier, l’ONG s’affranchit de la division communément admise entre les systèmes politiques en place en Israël et dans les territoires palestiniens.

Démocratie d’un côté, occupation militaire temporaire de l’autre. B’Tselem estime qu’une telle distinction s’est vidée de son sens au fil du temps, depuis la conquête des territoires par Israël, lors de la guerre de 1967. « [Cette distinction] obscurcit le fait que l’ensemble de la zone située entre la mer Mediterrannée et le Jourdain est organisé selon un unique principe : faire avancer et cimenter la suprématie d’un groupe les juifs sur un autre les Palestiniens », juge l’organisation.

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C’est la définition d’un Etat d’apartheid, selon le précédent historique de l’ancien régime de ségrégation raciale d’Afrique du Sud, une comparaison polémique au dernier degré en Israël. Mais surtout selon la définition établie par le droit international : le statut de Rome, instituant la Cour pénale internationale en 2002, en fait un crime contre l’humanité.

Dénonciation d’une suprématie juive institutionnalisée

« Nous voulons changer le discours sur ce qu’il se passe ici. L’une des raisons pour lesquelles rien ne bouge, c’est que la situation n’est pas analysée correctement », affirme le directeur exécutif de l’ONG, Hagaï El-Ad. Cette prise de position va au-delà de l’analyse généralement admise même au sein de la gauche israélienne. Mais elle ne surprend pas pour autant, s’inscrivant dans un mouvement de fond.

En juillet 2020 déjà, le juriste Michael Sfard avait publié une analyse légale, pour l’ONG de défense des droits humains Yesh Din, dans laquelle il concluait à la réalité d’une situation d’apartheid dans les territoires de Cisjordanie. Cette distinction est capitale. L’occupation, pour autant qu’elle demeure temporaire, est légale au regard du droit international. Celui-ci a pour rôle de la réguler et d’en atténuer la violence, mais il ne peut que condamner un crime d’apartheid avéré.

Il faut cependant distinguer ces positions critiques. Yesh Din limite son analyse à la Cisjordanie. M. Sfard lui-même estime qu’un « processus d’unification est à l’œuvre entre les deux régimes », en Israël et dans les territoires. Mais il tient encore à les distinguer, « tout comme on ne peut confondre une puissance coloniale, comme l’Angleterre du XIXe siècle, et l’administration locale de ses colonies », précise-t-il.

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